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Cycle de conférence Sciences et Société de l’UP – Vous avez dit « cohabitation culturelle » ? Et si on parlait d’abord d’incommunication ?

Par Sarah Journée

Conférence Sociétés Cycle de conférences Sciences et Société de l’UP Vous avez dit « cohabitation culturelle » ? Et si on parlait d’abord d’incommunication ? Avant d’invoquer la cohabitation culturelle, regardons d’abord ce qui entrave le dialogue interculturel. Clichés, préjugés et représentations négatives des étrangers circulent dans les espaces médiatiques et politiques, nourrissant la peur de l’autre. Les obstacles au vivre-ensemble sont largement commentés, voire instrumentalisés dans les espaces publics. Cette conférence propose une plongée lucide dans ce qui échappe souvent à l’analyse, pour bousculer les idées reçues et les imaginaires collectifs : l’incommunication. L’intervenante : Johanne Samè est maîtresse de conférences en sciences de l’information et de la communication et chercheuse au Centre de Recherche sur les Économies, les Sociétés, les Arts et les Techniques (CRESAT) à l’Université de Haute-Alsace. Informations pratiques 21 mai 2026 18H30 – 20H Tout public Entrée gratuite Université Populaire du Rhin, salle de conférence de la Cour des Chaînes, 13 rue des Franciscains, Mulhouse Ajouter au calendrier Google Agenda iCalendar Outlook 365 Outlook Live Nous retrouver sur : Facebook Instagram Linkedin Youtube UP du Rhin « Tous les Évènements

Cycle de conférence Sciences et Société de l’UP – Femme, artiste et entrepreneure. Le défi de Caroline

Par Sarah Journée

Conférence Gestion, Sociétés Cycle de conférences Sciences et Société de l’UP Femme, artiste et entrepreneure. Le défi de Caroline Comment concilier la vie de femme, d’entrepreneure, d’artiste, les ambitions de création et les nécessités économiques ? Voici une équation qui semble difficile à résoudre. Voici un parcours parsemé d’embûches qui peut effrayer. Mais Caroline n’a pas froid aux yeux. Cette vie multifacette, cette chanteuse lyrique et fondatrice gestionnaire d’une association, l’a voulue et elle est parvenue à structurer son projet. Comment ? C’est ce que nous découvrirons ensemble lors de cette conférence. L’intervenante : Isabelle Horvath est professeure des universités en sciences de gestion et du management et chercheuse au Centre de REcherche en Gestion des Organismes (CREGO) à l’Université de Haute-Alsace. Informations pratiques 16 avril 2026 18H30 – 20H Tout public Entrée gratuite Université Populaire du Rhin, salle de conférence de la Cour des Chaînes, 13 rue des Franciscains, Mulhouse Ajouter au calendrier Google Agenda iCalendar Outlook 365 Outlook Live Nous retrouver sur : Facebook Instagram Linkedin Youtube UP du Rhin « Tous les Évènements

Cycle de conférence Sciences et Société de l’UP – Comment les robots perçoivent-ils le monde ?

Par Sarah Journée

Conférence Numérique, Sociétés Cycle de conférences Sciences et Société de l’UP Comment les robots perçoivent-ils le monde ? Pour percevoir son environnement, il faut non seulement pouvoir le capter, mais aussi interpréter les données de façon judicieuse — ceci reste un défi pour les robots. Les robots destinés au grand public sont de plus en plus présents dans notre quotidien, mais ils restent aujourd’hui assez proches de plates-formes à roues ou volantes (aspirateurs, tondeuses, drones par exemple). L’industrie est équipée de bras spécialisés, pour l’assemblage et la manutention. Ces robots industriels et du quotidien ont un point commun : ils disposent de peu de capteurs leur permettant de percevoir le monde. Ceci les rend plus simples à gérer, mais limite grandement leurs capacités. On observe néanmoins depuis quelques années l’émergence de robots beaucoup plus complexes. Les robots humanoïdes, comme ceux de Boston Dynamics ou plus récemment Tesla, en sont les exemples les plus frappants. Ces robots plus perfectionnés restent aujourd’hui des robots de recherche : ils peuvent faire beaucoup plus de choses, mais leur programmation est beaucoup plus complexe. Dans cette conférence Stéphane Bazeille présentera ce que sont les robots, ce qu’est la perception pour les robots, et le panorama des capteurs existants aujourd’hui. Il poursuivra par une présentation des manières dont les robots traitent les données capteurs et donc comment ils perçoivent le monde. D’une part dans le cas des robots industriels et également dans le cas des voitures autonomes. Il conclura enfin cette intervention en parlant de l’influence de l’IA sur l’évolution de ces travaux scientifiques. L’intervenant : Stéphane Bazeille est maître de conférence et enseignant-chercheur en génie informatique et traitement du signal à l’Institut de Recherche en Informatique, Mathématiques, Automatique et Signal (IRIMAS) de l’Université de Haute-Alsace. Il a également écrit un article The Conversation sur le sujet à lire ici : Tous |Article |Non classé |Podcast |Question |Recherche participative |Vidéo Comment les robots perçoivent-ils le monde ? Informations pratiques 11 juin 2026 18H30 – 20H Tout public Entrée gratuite Université Populaire du Rhin, salle de conférence de la Cour des Chaînes, 13 rue des Franciscains, Mulhouse Nous retrouver sur : Facebook Instagram Linkedin Youtube UP du Rhin « Tous les Évènements

Cycle de conférence Sciences et Société de l’UP – L’Intelligence Artificielle : la réalité au-delà du mythe

Par Sarah Journée

Conférence Numérique, Sociétés Cycle de conférences Sciences et Société de l’UP L’Intelligence Artificielle : la réalité au-delà du mythe Plongez au cœur de l’intelligence artificielle et démêlez le vrai du faux ! Durant cette conférence, nous retracerons l’histoire de l’IA, expliquerons son véritable fonctionnement et dévoilerons ce qu’elle est… et ce qu’elle n’est pas ! Loin des fantasmes, venez découvrir les principes concrets qui animent l’IA, ses limites actuelles et son impact réel sur nos vies. Une occasion unique de comprendre enfin ce qui se cache derrière le mythe.   L’intervenant : Jonathan Weber est professeur des universités en informatique à l’ENSISA et chercheur à l’Institut de Recherche en Informatique, Mathématiques, Automatique et Signal (IRIMAS) de l’Université de Haute-Alsace. Informations pratiques 12 février 2026 18H30 – 20H Tout public Entrée gratuite Université Populaire du Rhin, salle de conférence de la Cour des Chaînes, 13 rue des Franciscains, Mulhouse Ajouter au calendrier Google Agenda iCalendar Outlook 365 Outlook Live Nous retrouver sur : Facebook Instagram Linkedin Youtube UP du Rhin « Tous les Évènements

Cycle de conférence Sciences et Société de l’UP – 2049. Ce que le climat va faire à l’Europe

Par Sarah Journée

Conférence Environnement, Sociétés Cycle de conférences Sciences et Société de l’UP 2049. Ce que le climat va faire à l’Europe A quoi ressemblera notre vie dans les décennies à venir sur une Terre qui aura franchi les principaux points de basculement ? D’ailleurs, pourrons-nous seulement y vivre ?  Fort de savoirs sans cesse actualisés, Nathanaël Wallenhorst dépeint d’une façon très concrète ce que sera 2049 côtés écosystémique, climatique et sociétal. Quelles seront les températures en 2049 ? Pourrons-nous les supporter ? Devrons nous faire face à une fournaise urbaine ou même à une planète désertique ? Eau potable, santé en sursis, catastrophes climatiques, faim et même guerres, l’auteur informe, explique et dessine ce que seront nos conditions d’existence dans ce futur proche. Comment aimerons-nous dans vingt-cinq ans ? Comment travaillerons-nous ? A quoi ressembleront nos existences, en Thessalonique, Laponie ou à Rennes ? C’est à toutes ces questions que cette conférence apporte des réponses. L’intervenant : Nathanaël Wallenhorst est docteur en sciences de l’environnement, science politique et sciences de l’éducation, professeur et doyen à la faculté d’éducation de l’Université catholique de l’Ouest à Angers et chercheur associé au Laboratoire Interuniversitaire des Sciences de l’Éducation et de la Communication (LISEC) de l’Université de Haute-Alsace. Auteur d’une vingtaine d’ouvrages, il est membre de l’Anthropocene Working Group (AWG), le groupe officiel de géologues en charge de la datation de l’entrée dans l’Anthropocène. Il a notamment écrit un article sur le sujet pour The Conversation que vous pouvez retrouver ici : Tous |Article |Non classé |Podcast |Question |Recherche participative |Vidéo L’anthropocène, un objet frontière qui signifie plus qu’une tranche de temps géologique Informations pratiques 15 janvier 2026 17H30 – 19H Tout public Entrée gratuite Université Populaire du Rhin, salle de conférence de la Cour des Chaînes, 13 rue des Franciscains, Mulhouse Nous retrouver sur : Facebook Instagram Linkedin Youtube UP du Rhin « Tous les Évènements

Cycle de conférence Sciences et Société de l’UP – Collaboration école et protection de l’enfance pour la réussite et l’inclusion des enfants placés

Par Sarah Journée

Conférence Sociétés Cycle de conférences Sciences et Société de l’UP Collaboration école et protection de l’enfance pour la réussite et l’inclusion des enfants placés La thématique des enfants placés est de plus en plus abordée dans le débat contemporain. Ce sujet est souvent traité via l’angle du devenir des enfants placés. En France, il apparait que parmi les enfants placés, 30% d’entre eux ont vécu une période sans domicile fixe. Ainsi, la réussite et l’inclusion scolaire de ces mineurs est un sujet majeur. La collaboration interprofessionnelle apparait comme une pratique innovante pour y contribuer. Cependant, cet objet de recherche est peu étudié dans la littérature scientifique. Cette conférence traitera de la collaboration interprofessionnelle entre éducateurs et enseignants. Elle mettra en avant les points d’appui et de vigilance en lien avec cette dernière et permettra également de proposer des pistes de réflexion et d’action. Les intervenantes : Nathalie Gavens est maîtresse de conférences HDR en psychologie de l’éducation au Laboratoire Interuniversitaire des Sciences de l’Éducation et de la Communication (LISEC) à l’Université de Haute-Alsace. Héléna Frithmann est docteure en sciences de l’éducation et de la formation et attachée temporaire d’enseignement et de recherche au LISEC à l’Université de Strasbourg. Elles ont toutes les deux cosigné un article The Conversation que vous pouvez retrouver ici : Tous |Article |Non classé |Podcast |Question |Recherche participative |Vidéo Aide sociale à l’enfance : ces mineurs pris en charge qui entrent dans la prostitution Informations pratiques 18 décembre 2025 18H30 – 20H Tout public Entrée gratuite Université Populaire du Rhin, salle de conférence de la Cour des Chaînes, 13 rue des Franciscains, Mulhouse Nous retrouver sur : Facebook Instagram Linkedin Youtube UP du Rhin « Tous les Évènements

Cycle de conférence Sciences et Société de l’UP – IA et éducation : une même révolution, des visions multiples

Par Sarah Journée

Conférence Sociétés Cycle de conférences Sciences et Société de l’UP IA et éducation : une même révolution, des visions multiples L’IA générative fait une entrée remarquée dans le monde éducatif. Mais comment est-elle perçue par celles et ceux qui seront les enseignants et les professionnels de l’éducation de demain ? En France, au Québec, en Martinique, en Guadeloupe… les regards évoluent. Méfiance, enthousiasme, ambivalence, espoir : les émotions varient, tout comme les représentations aussi. Que révèle cette diversité ? Une fracture culturelle ? Une opportunité pédagogique ? Une révolution silencieuse ? Cette conférence vous propose un voyage à travers les voix de 129 étudiants en quatrième année de formation initiale en sciences de l’éducation, recueillies dans le cadre d’une enquête exploratoire internationale inédite. Leurs témoignages dessinent un autre visage de l’éducation de demain et invitent à penser autrement l’appropriation de l’IA à l’aune des cultures et des territoires. Les intervenant·es : Holly MANY est docteur en science de l’éducation et ingénieur de recherche au Laboratoire Interuniversitaire des Sciences de l’Éducation et de la Communication (LISEC) à l’Université de Haute-Alsace. Raoul KAMGA est professeur en technologies éducatives à l’Université du Québec à Montréal (UQAM), Canada. Josiane KOUMENDA est ingénieure d’études et doctorante en sciences de l’éducation au Centre de Recherches et de Ressources en Éducation et Formation à l’Université des Antilles (Martinique). Informations pratiques 13 novembre 2025 18H30 – 20H Tout public Entrée gratuite Université Populaire du Rhin, salle de conférence de la Cour des Chaînes, 13 rue des Franciscains, Mulhouse Ajouter au calendrier Google Agenda iCalendar Outlook 365 Outlook Live Nous retrouver sur : Facebook Instagram Linkedin Youtube UP du Rhin « Tous les Évènements

Pourquoi si peu de transparence concernant les pesticides ?

Par Sarah Journée

Publié le 29 janvier 2025 Pourquoi si peu de transparence concernant les pesticides ? Elisabeth Lambert, Nantes Université; Karine Favro, Université de Haute-Alsace (UHA) et Quentin Chancé, Centre national de la recherche scientifique (CNRS) La moitié des fruits cultivés en France comporte au moins un pesticide potentiellement dangereux. Derrière les enjeux de transparence sur ces produits et leur utilisation, on retrouve des obstacles de nature légale, administrative, technique et sociale. Des voies d’amélioration sont toutefois possibles, du champ jusqu’à l’assiette, pour le riverain d’exploitation agricole comme pour le consommateur. La moitié des fruits et le quart des légumes cultivés en France conservent, lorsqu’ils sont consommés, au moins un pesticide cancérigène, ou bien susceptible de provoquer des mutations de l’ADN, ou encore d’affecter la reproduction. Une réalité qui préoccupe, d’où la demande de plus de transparence. Pourquoi est-ce important ? Tout d’abord, car la transparence permet de garantir la responsabilité des acteurs en cas d’atteintes à la santé et à l’environnement ; ensuite, car elle favorise la confiance du public à l’égard des autorités régulatrices et des entreprises agricoles en démontrant leur engagement envers la sécurité et la durabilité. Enfin, la transparence facilite la surveillance et l’évaluation des risques, en permettant aux chercheurs et aux experts de disposer de données fiables et accessibles pour étudier leurs effets à long terme. Mais entre la théorie et la pratique, on trouve un monde, des obstacles de nature légale, administrative, informatique, ainsi que des barrières techniques, politiques et sociétales, et des questionnements sur la façon de rendre une information pertinente et claire. Malgré tout cela, plus de transparence est encore possible, et ce, du champ jusqu’à l’assiette, pour le riverain d’exploitation agricole comme pour le consommateur. Voici comment.   Informer le grand public des usages des pesticides Les questionnements autour des pesticides débutent souvent lors de leur épandage par un agriculteur. Aujourd’hui, le partage des informations disponibles à ce sujet reste très laborieux : lors d’une commission d’enquête sur les « plans successifs de maîtrise des impacts des produits phytosanitaires sur la santé humaine et environnementale » en 2023, le député PS Dominique Potier qualifiait la recherche d’information d’« ubuesque ». Les limites sont ici avant tout réglementaires et techniques. En effet, les agriculteurs doivent répertorier, depuis 2009, leurs usages de pesticides (produits, quantités, sites d’épandage) dans des « cahiers de culture », mais ces derniers ne sont accessibles et mobilisables par les pouvoirs publics qu’en cas de contrôle (5 % à 7 % des fermes par an). Le 14 janvier 2025, le premier ministre souhaitait malgré tout voir réduire ce nombre. Un Règlement européen d’exécution du 10 mars 2023 pourrait cependant aider à plus de transparence, puisqu’il imposera l’obligation, en 2026, de numériser et harmoniser ces registres afin de faciliter la connaissance scientifique en matière de santé environnementale. Cette question de l’harmonisation est loin d’être anodine, car, en pratique, les filières agricoles disposent déjà de registres d’usage de pesticides via les systèmes de traçabilité internes des coopératives, des groupements industriels et de producteurs, lesquels rassemblent le contenu des cahiers de cultures. Mais détenues par de multiples acteurs via des logiciels différents, ces bases de données ne sont pas « informatiquement » compatibles entre elles. Un travail technique de mise en équivalence doit donc être réalisé si l’on veut les réunir et former une base de données publique. Ce virage n’est toutefois pas impossible, comme l’ont montré les pouvoirs publics danois et slovaques, qui ont permis aux agriculteurs de rentrer leurs données en ligne sur une plate-forme gratuite gérée par l’État, sans avoir à débourser d’argent pour exploiter un logiciel privé ; cela faciliterait la collecte publique de ces informations, sans opérer de contrôle sur place, et leur traitement. Ce changement pourrait également rendre les agriculteurs sereins, avec des contrôles qui pourraient, dès lors, être plus transparents, se faisant au fil de l’eau par collecte des données numériques. En outre, depuis 2022, les données relatives aux pesticides, sont entrées dans le Régime européen spécifique pour les données d’intérêt général (RGPD, qu’on nomme « régime de l’altruisme »), ce qui pourrait également en accélérer la mise à disposition pour tous les publics concernés et enlever les feins liés à la disponibilité des données. Mais qu’en est-il des informations sur les moments et lieux précis d’épandage des pesticides ?   L’information des riverains sur les épandages de pesticides Actuellement, une des populations les plus demandeuses de transparence restent les riverains, soucieux de leur santé. Si, sur le plan médiatique, les personnes qui s’inquiétent de ces questions sont souvent perçues comme des militants politiques, le père d’un enfant gravement malade, vivant dans la région de La Rochelle, où l’on soupçonne un cluster de cancers pédiatriques lié à l’épandage des pesticides, résumait ainsi son engagement initial : « On n’était pas des militants actifs, mais des parents d’élève. » Informer les riverains leur donnerait la possibilité de se protéger en partie des retombées des épandages. Mais, ici aussi, avoir des informations claires et précises à l’échelle des parcelles reste laborieux. Tenter de modifier cela, s’est d’ailleurs transformé en un feuilleton normatif et judiciaire qui dure depuis cinq ans. Certains territoires (comme le Limousin pour la pomme, et l’Isère pour la noix) avaient à l’époque commencé à mettre en œuvre des initiatives concertées d’information des riverains, par SMS ou par l’intermédiaire d’applications numériques, la veille des traitements. Mais l’obligation faite par l’État en 2019 d’utiliser des chartes réglementaires (des textes obligatoires listant les engagements des applicateurs de pesticides et rappelant les enjeux liés aux épandages), pour fournir ces informations, a provoqué une crispation des agriculteurs et un recul de pratiques initiées localement et/ou par filières. Après cela, les chartes élaborées de 2020 à 2023 n’ont exigé qu’une nécessité d’information au moment de l’épandage (souvent par allumage du gyrophare du tracteur au moment du traitement et via par exemple l’affichage des calendriers de traitements prévisibles sur les sites des chambres d’agriculture). Mais ces chartes ont été considérées comme contraires à la réglementation en janvier par le tribunal administratif d’Orléans, puis, en novembre 2024, par la cour administrative d’appel de Versailles, au motif que l’information n’est pas préalable au traitement et pas suffisamment individualisée,…

Sur smartphone, la vogue du microlearning : que penser de ces formations ultra-courtes ?

Par Sarah Journée

Publié le 28 novembre 2024 Sur smartphone, la vogue du microlearning : que penser de ces formations ultra-courtes ? Emmanuel Burguete, Université de Haute-Alsace (UHA) et Régis Forgione, Université de Strasbourg En découpant les savoirs en petites unités de formation, ils deviendraient plus faciles à apprendre, notamment sur un smartphone. De quoi permettre à chacun de se former selon ses besoins partout où il le souhaite et à tout moment. Ainsi, de multiples entreprises ou structures de formation vantent les atouts du « microlearning ». Mais est-ce une démarche à adopter dans tous les cas ? Si vous avez déjà suivi des formations en ligne, comme celles sur smartphone dédiées à l’apprentissage des langues, vous avez probablement déjà croisé le terme de « microlearning ». De nombreuses applications l’utilisent comme un argument commercial pour vanter les atouts pédagogiques de parcours conçus autour d’un ensemble de sessions courtes, rendant plus flexible l’apprentissage. Cependant, au-delà de ces discours, les caractéristiques précises de ce qu’on appelle microlearning et ses effets réels sur les apprentissages restent flous. Explorons ce concept, en nous appuyant sur des études scientifiques, afin de comprendre son intérêt, les promesses qu’il véhicule, mais aussi ses limites.   Le microlearning : un concept récent, encore difficile à définir Selon le chercheur autrichien Theo Hug, le terme microlearning a émergé au début des années 2000, avec l’essor des technologies de l’information et de la communication. Progressivement, ce concept serait devenu « incontournable » pour les formateurs de l’industrie de la formation en ligne. Malgré cette popularité, le microlearning ne suscite encore qu’un intérêt limité de la part des chercheurs. Cela se reflète principalement dans le faible nombre de publications répertoriées dans des bases de données internationales. Néanmoins, des analyse approfondies des articles de recherche existants soulignent une efficacité avérée du microlearning du point de vue de la compréhension, de l’engagement, de la motivation et de la performance d’apprentissage. Les auteurs indiquent que le microlearning est souvent utilisé pour réduire la charge cognitive des apprenants avec une diffusion du contenu par petites touches ou « unités », « juste au bon moment » (« just in time ») ou encore « à la demande » (« on-demand resources »). Ils rajoutent que l’apprentissage sur des smartphones et des tablettes – encore appelé « mobile learning » – permet de se former à tout moment et en tout lieu. Et, enfin, que le « social learning » ou apprentissage social est aussi une façon de se former en microlearning à partir d’interactions souvent informelles entre pairs sur les réseaux sociaux. Bien que la vidéo soit le média le plus largement utilisé dans le cadre du microlearning, les infographies ou d’autres documents visuels sont aussi reconnus comme de puissants moyens d’apprentissage. Parmi les formats possibles, on peut citer l’envoi d’un simple SMS, des jeux sérieux, un système de GPS interactif, des exercices basés sur des quiz, etc. Par ailleurs, des activités en microlearning peuvent tout à fait s’intégrer et se rencontrer sans outil technologique, dans des situations scolaires quotidiennes d’enseignement, au primaire, dans le secondaire ou le supérieur. Néanmoins, le microlearning n’est pas la panacée et il ne faut pas déduire de ces études qu’il est efficace en toutes circonstances. Les situations où les résultats sont mitigés existent mais elles ne figurent généralement pas en grand nombre dans la littérature. C’est ce que l’on appelle le « biais de publication » où ce sont plutôt les résultats favorables qui apparaissent plutôt que les défavorables. Cet état de fait doit amener l’utilisateur à être vigilant quant aux arguments avancés par les concepteurs de formations. Pour cela, il est important de comprendre plus en détail ce que l’on entend par microlearning avec un point de vue éclairé par la recherche.   Des expériences éducatives perçues comme courtes La promesse de gain de temps est un des premiers arguments rencontrés lorsque l’on parle de microlearning. Cependant, la brièveté censée le caractériser apparaît rapidement comme une difficulté majeure lorsqu’on tente de la définir. Pour exemple, si vous vous posez la question de savoir si une minute est une durée courte ou longue, il est très probable que vous choisissiez la première proposition. Cependant, ce choix aurait pris une tout autre dimension si vous aviez eu l’un de vos doigts coincés dans une porte pendant cette même durée. De la sorte, dire qu’une formation en microlearning est courte parce qu’elle dure 1 minute, 2 minutes ou 5 minutes ne fait pas sens, puisque cela dépendra des besoins effectifs de l’apprenant et du contexte de la formation. Pour cette raison, Theo Hug faisait remarquer il y a déjà 20 ans que la durée d’une formation en microlearning pouvait largement varier de « moins d’une seconde à plus d’une heure ». Cela fait donc largement relativiser le « gain » de temps supposé du microlearning. En ce qui concerne une éventuelle garantie de meilleure acquisition de connaissances ou de compétences par le microlearning, un point de vigilance concerne la conception des formations. Pour cela, Carla Torgerson propose une nouvelle définition en excluant, comme le chercheur Theo Hug, toute notion précise de durée qui ne présente au final que peu de sens. Pour elle, le microlearning est avant tout une « expérience éducative qui est ciblée, courte et efficace ». Ainsi, toute « expérience éducative », qu’elle soit d’ordre formel, non formel ou informel, serait utile à l’apprenant, à condition qu’il ait validé sur un temps adapté des objectifs pédagogiques (cible de l’apprentissage) et donc acquis des connaissances ou des compétences (efficacité de l’apprentissage).   Le microlearning : un bon argument commercial ? Si le microlearning peut être considéré comme une stratégie efficace pour enseigner et pour apprendre, des précautions doivent être prises pour garantir son efficacité, notamment en ce qui concerne la conception des formations et la définition d’objectifs pédagogiques. En effet, sans une solide ingénierie pédagogique par les concepteurs pour structurer et planifier les formations, il est difficile, comme le souligne Carla Torgerson, d’affirmer qu’elles seront suffisamment ciblées pour être pédagogiquement efficaces et perçues comme courtes par l’apprenant. Face à toute formation se pose donc un certain nombre de questions pour l’apprenant : en quoi chaque unité de formation répond-elle à mes besoins ? Ai-je acquis de nouvelles compétences ou connaissances ? L’articulation…

L’anthropocène, un objet frontière qui signifie plus qu’une tranche de temps géologique

Par Sarah Journée

Publié le 28 octobre 2024 L’anthropocène, un objet frontière qui signifie plus qu’une tranche de temps géologique Luc Aquilina, Université de Rennes 1 – Université de Rennes; Catherine Jeandel, Centre national de la recherche scientifique (CNRS); Clément Poirier, Université de Caen Normandie; Clément Roques, Université de Neuchâtel; Jacques Grinevald, Graduate Institute – Institut de hautes études internationales et du développement (IHEID); Jan Zalasiewicz, University of Leicester; Jérôme Gaillardet, Institut de physique du globe de Paris (IPGP); Martin J. Head, Brock University; Michel Magny, Université Marie et Louis Pasteur (UMLP); Nathanaël Wallenhorst, Université de Haute-Alsace (UHA) et Simon Turner, UCL Même si le groupe de travail de la Commission internationale de stratigraphie a refusé la proposition de créer une nouvelle période géologique nommée anthropocène, le débat n’est pas clos pour autant. Le concept reste précieux pour décrire notre époque, et permet de fédérer des communautés scientifiques distinctes. Les géologues découpent l’histoire de la Terre en « tranches de temps » chronologiques qu’on appelle la « chronostratigraphie ». Depuis 20 ans, l’observation de l’impact des activités humaines sur le système Terre a conduit à penser que nous étions entrés dans une nouvelle époque géologique : l’anthropocène. La définition de cette dernière a fait l’objet d’un groupe de travail créé au sein de la Commission internationale de stratigraphie (CIS), l’instance qui décide de la chronologie géologique. La proposition du groupe de travail de créer une nouvelle époque à partir de 1952 a été refusée par la CIS le 5 mars 2024. Nous ne reprendrons pas ici le détail des arguments techniques sur lesquels se base ce refus. Ils ont été contrés un à un, par le groupe de travail sur l’anthropocène, puis par des chercheurs extérieurs – et cela à plusieurs reprises. Notre question est : le débat est-il clos ? La réponse que viennent d’apporter plus de 50 scientifiques dans la revue Nature est : non !   Un concept qui fédère les différentes communautés scientifiques Au-delà de la communauté stratigraphique, le concept d’anthropocène est reconnu par plusieurs communautés. Il est couramment repris par l’ensemble des scientifiques qui travaillent sur le « système Terre » (géologues, climatologues, hydrologues, écologues, pédologues…). Il est devenu un cadre très utilisé par les sciences humaines et sociales. Plus largement, le concept a dépassé la sphère des scientifiques pour se répandre dans les médias, le langage politique et territorial. C’est, enfin, un puissant ressort artistique. Surtout, pour ces nombreuses communautés, l’anthropocène est devenu un concept capital, agrégateur de sciences éloignées les unes des autres. C’est devenu une matrice pour penser le monde de façon renouvelée et pour envisager de nouvelles méthodes de faire de la science, de l’art et des politiques publiques. Malgré la décision de la CIS, l’anthropocène continuera donc à vivre au sein de ces communautés.   Des périodes régulièrement redéfinies Les unités de temps chronostratigraphiques (notamment les périodes subdivisées en époques) ont fait l’objet de nombreuses discussions par le passé. Récemment, les limites du Quaternaire ou de l’Holocène, nos périodes et époques actuelles, ont été modifiées sans que les unités en elles-mêmes soient remises en question. Ce sont des caractéristiques relativement homogènes qui vont déterminer ces unités de temps géologique. Pour les temps très anciens, à l’échelle de la centaine de millions d’années, ces caractéristiques sont connues à un niveau de détail relativement faible. Plus on s’approche de notre présent, plus on dispose de données : ces unités de temps deviennent beaucoup plus courtes. Elles sont également caractérisées par des paramètres plus précis. Ainsi l’Holocène – la période actuelle – se définit, entre autres, par une gamme étroite de températures et de compositions de l’atmosphère et de l’océan. Or, depuis la révolution industrielle et surtout depuis l’après-guerre, les températures, tout comme la composition de l’atmosphère, ont varié de façon extrêmement rapide. Nous sommes sortis des gammes de variation habituelles de ces paramètres durant l’Holocène, comme le montre la partie tout à droite sur le graphe ci-dessous. Au-delà de ces seuls marqueurs, les activités humaines sont à l’origine de l’apparition de nombreux polluants. Les plastiques, par exemple,ont fini par s’incorporer dans les sédiments qui se déposent au fond des lacs et des océans depuis quelques dizaines d’années. Les tests nucléaires ont augmenté la concentration d’éléments radioactifs dans l’atmosphère et dans l’enregistrement sédimentaire. Ce sont ces marqueurs radioactifs qui ont conduit à faire débuter l’anthropocène en 1952, l’année de la première explosion aérienne d’une bombe à hydrogène. Avant la proposition du groupe de travail à la CIS, la question de la date de début de l’anthropocène avait déjà fait l’objet de débats et de plusieurs propositions. En effet, on peut retracer les influences des activités humaines plus loin en arrière. Quand Paul Crutzen, prix Nobel de chimie a proposé l’idée d’anthropocène en 2000, il estimait que cette nouvelle époque pouvait être datée au début de l’industrialisation liée à l’utilisation du charbon, à la fin du XVIIIᵉ siècle. Si le groupe de travail sur l’anthropocène n’a pas retenu ces dates, c’est qu’il s’est attaché à caractériser le moment où les activités humaines ont fortement, dramatiquement et, pour partie, irrémédiablement transformé les conditions de l’habitabilité de notre planète.   L’anthropocène comme point de bascule Les dates précédemment évoquées sont des signes avant-coureurs d’une croissance exponentielle de notre impact, dont on retrouve les traces indubitables dans notre environnement et les enregistrements géologiques après la Seconde Guerre mondiale. Quel que soit le paramètre envisagé (composition de l’atmosphère, températures, cycle du carbone, impacts sur la biodiversité, modifications du cycle de l’eau, explosion de la production alimentaire et du tourisme, développement de la consommation de biens matériels…) l’évolution montre une rupture majeure à partir des années 1950, et des taux de progression actuels que rien ne semble pouvoir enrayer. Depuis 2007, on décrit ce demi-siècle comme celui de la « Grande Accélération ». En quelques dizaines d’années, les variations ont largement dépassé les fluctuations des derniers millénaires et plus encore, celles de toute l’époque de l’Holocène, qui a début il y a plus de 10 000 ans. Nombre de travaux scientifiques l’ont montré, ces progressions nous entraînent vers des conditions non durables. Nous sortons d’un contexte bioclimatique favorable à la vie humaine…