Étiquette : Matériaux

Quand la France produisait de l’antimoine, élément stratégique méconnu

Par Sarah Journée

Publié le 6 octobre 2024 Quand la France produisait de l’antimoine, élément stratégique méconnu Vincent Thiéry, IMT Nord Europe – Institut Mines-Télécom et Pierre-Christian Guiollard, Université de Haute-Alsace (UHA) Utilisé depuis l’Antiquité, l’antimoine est présent dans de nombreux objets de notre vie quotidienne. Alors que la Chine détient aujourd’hui le monopole de son extraction et s’apprête à limiter ses exportations, levons le voile sur un pan méconnu de l’histoire minière de la France : celle-ci fut, un temps, le premier producteur mondial d’antimoine. La récente décision de la Chine de limiter ses exportations d’antimoine, dont elle est le principal producteur mondial, repose une nouvelle fois la question de notre dépendance à ces métaux que nous n’exploitons plus sur notre territoire et que nous utilisons quotidiennement, parfois sans le savoir. Si la nouvelle ne vous a pas fait frémir, c’est sans doute que vous ignorez tout, comme la plupart des gens, de cet élément stratégique méconnu. Et pourtant, en son temps, la France fut un important producteur d’antimoine. Et même le premier producteur mondial, pendant quelques années… Mais alors, de quoi parle-t-on ? Cinquante-et-unième élément du tableau périodique, de symbole Sb, ce métalloïde (pnictogène) frappe par son nom original, dont l’étymologie est d’ailleurs controversée depuis le XVIIe siècle. La légende du moine Basile Valentin qui, voyant que ce minerai était bon pour les cochons, aurait empoisonné ses condisciples en leur en faisant ingérer a la vie dure… Mais le terme pourrait plutôt venir de l’arabe atemed ou encore du grec anti-monos, signifiant que cet élément est rarement seul dans la nature, puisqu’on le trouve essentiellement sous forme de sulfures ou d’oxydes.   Vomitif, purgatif et fard à paupières L’usage de antimoine date de l’Antiquité. Dans le pourtour méditerranéen, on l’utilisait traditionnellement comme fard à paupières, nommé « khôl ». Son incorporation dans les objets d’art est également attestée par l’étude d’un fragment de vase de Tello en Chaldée (actuellement Girsu, Irak) par le chimiste Marcelin Berthelot (1886). Par ailleurs, la médecine intègre l’antimoine à différentes préparations depuis des temps immémoriaux. Les banquets romains de l’antiquité l’utilisaient déjà comme vomitif au cours des banquets. Louis XIV fut guéri du typhus à 20 ans, sur les conseils de Mazarin, par un émétique (vomitif) à base d’antimoine – ironie du sort, ce même Mazarin mourut intoxiqué par des préparations médicales antimoniées… Les vertus purgatives de l’antimoine, tant comme vomitif que purgatif, ont donné lieu à un usage fréquent de cet élément dans différentes préparations. Telles que les « pilules perpétuelles » destinées à être ingurgitées puis éliminées par les voies naturelles pour être réutilisées après nettoyage. De nos jours, l’antimoine est par exemple utilisé dans le traitement de la leishmaniose, maladie chronique parasitaire provoquant des affections cutanées ou viscérales. Mais on retrouve aussi l’antimoine comme retardateur de flamme dans les matériaux combustibles (textiles, caoutchoucs synthétiques, peintures, plastiques de pare-chocs…).   De l’imprimerie aux shrapnels On le retrouve également dans de nombreux alliages métalliques. Après l’invention par Gutenberg de l’imprimerie moderne vers 1454, il prend son essor comme durcisseur du plomb dans les caractères d’imprimerie, où sa teneur atteint jusqu’à 30 % – en France, Le Démocrate, dans l’Aisne, est le dernier journal imprimé au plomb typographique. La teneur en antimoine dans les alliages à base de plomb varie de 5 à 6 % (batteries) à plus de 10 % (tôles, câbles, plombs de chasse). Son usage important dans des obus à balles (« Schrapnels », ou projectiles à fragmentation) au cours de la Première Guerre mondiale contribua à l’essor de son exploitation et à son caractère stratégique. Sous forme de pentasulfure, on le retrouve aussi comme lubrifiant dans les parties mobiles des automobiles. Certains semi-conducteurs, également, en incorporent. En chimie, enfin, les sulfures d’antimoine vulcanisent le caoutchouc, ce qui le colore en rouge. Il joue aussi un rôle de catalyseur dans la fabrication des polyéthylènes téréphtalates (PET). Enfin, le tartrate de potassium et d’antimoine (« tartre émétique ») est un pesticide utilisé dans le traitement des agrumes. Pour finir, l’aspect blanchissant de l’oxyde d’antimoine est mis à profit depuis longtemps dans les peintures.   Les plus grands gisements sont aujourd’hui en Chine Tout comme la majorité des ressources minérales, l’antimoine est réparti de manière inégale à la surface terrestre. Sa teneur moyenne est de l’ordre de 0,2 ppm à l’échelle de la croûte continentale, avec des variations notables entre par exemple certains basaltes qui en contiennent environ 10 ppm, alors que la majorité des autres roches en présentent des concentrations de l’ordre du ppm. Ainsi, différents processus géologiques (hydrothermalisme, magmatisme…) ont conduit à sa reconcentration en des sites bien spécifiques, en particulier sous forme de filons. À l’échelle mondiale, les gisements les plus importants sont situés en Chine, notamment au sein de la province du Hunan. La ville de Xikuangshan, où se situe la mine du même nom, est connue comme « capitale mondiale de l’antimoine ». Les réserves s’y chiffrent en centaines de milliers de tonnes d’antimoine métal. Notons parmi les autres pays exploitant encore l’antimoine de nos jours, la Bolivie et la Russie.   La France, l’autre pays de l’antimoine De par sa riche géologie, la France fut aussi un important producteur d’antimoine, et même le premier mondial (30 à 50 % de la production planétaire) entre 1888 et 1914 grâce aux gisements corses de 1888 à 1898 puis au gisement de La Lucette entre 1899 et 1914. Parmi les zones productrices, le district de Brioude-Massiac en Auvergne, au sein duquel les Romains extrayaient déjà du plomb et de l’argent, fut également majeur pour l’antimoine. Un texte historique nous le décrit ainsi : « Ces mines sont situées dans le plus affreux pays de la haute Auvergne […] le chemin qui conduit à Mercoyre (aujourd’hui Mercœur, NDLR), est si rude et si difficile, qu’il n’y a que les mulets du pays qui puissent y passer, encore faut-il plus de dix heures pour y arriver. On sent de loin l’odeur de soufre qui s’exhale des fours où on fait fondre la mine d’antimoine, et les feuilles des broussailles qui sont aux environs en paraissent endommagées. » À proximité de Massiac (15), l’ancienne mine d’Ouche détient à…

Portraits de femmes de sciences : Anne-Sophie Schuller – Maître de conférences à l’UHA – ENSCMu

Par Sarah Journée

Publié le 28 mars 2024 Portraits de femmes de sciences : Anne-Sophie Schuller – Maître de conférences à l’UHA – ENSCMu Rencontrez dans cette vidéo une femme de science : Anne-Sophie Schuller, maîtresse de conférence à l’UHA. Elle enseigne à l’Ecole Nationale Supérieure de Chimie de Mulhouse (ENSCMu) et mène de front ses recherches au sein du Laboratoire de Photochimie et d’Ingénierie Macromoléculaire (LPIM). Découvrez son parcours, son métier et les recherches qu’elle effectue au sein de l’UHA. https://youtu.be/ODlrcPaLehw?si=OxF67lbOLdTQKXT5 Anne-Sophie Schuller Maîtresse de conférences (ENSCMu & LPIM) Sur le même thème Tous |Article |Non classé |Podcast |Question |Recherche participative |Vidéo Portraits de femmes de sciences : Corinne Jung, chercheuse au LPMT 13 mars 2024/ Publié le 13 mars 2024 Portraits de femmes de sciences : Corinne Jung, chercheuse au LPMT Rencontrez dans cette vidéo… Vidéo Portraits de femmes de sciences : Karine Anselme – Directrice de recherche au CNRS 22 mars 2024/ Publié le 22 mars 2024 Portraits de femmes de sciences : Karine Anselme – Directrice de recherche au CNRS Rencontrez… Vidéo Portrait de Laura Marchand, responsable de la plateforme de synthèse automatisée Mat-Light 4.0 17 février 2025/ Publié le 17 février 2025 Portrait de Laura Marchand, responsable de la plateforme de synthèse automatisée Mat-Light 4.0 Rencontrez dans… Vidéo

Portraits de femmes de sciences : Karine Anselme – Directrice de recherche au CNRS

Par Sarah Journée

Publié le 22 mars 2024 Portraits de femmes de sciences : Karine Anselme – Directrice de recherche au CNRS Rencontrez dans cette vidéo une femme de science : Karine Anselme, directrice de recherche au CNRS. Elle mène ses recherches au sein de l’Institut de Science des Matériaux de Mulhouse (IS2M). Découvrez son métier et les recherches qu’elle effectue au sein de l’UHA. https://youtu.be/Xwgy_hO3sMc?si=Nd_OqTJxrnUdQzZf Karine Anselme Directrice de recherche au CNRS en science des matériaux (IS2M) Sur le même thème Tous |Article |Non classé |Podcast |Question |Recherche participative |Vidéo Portraits de femmes de sciences : Corinne Jung, chercheuse au LPMT 13 mars 2024/ Publié le 13 mars 2024 Portraits de femmes de sciences : Corinne Jung, chercheuse au LPMT Rencontrez dans cette vidéo… Vidéo Portraits de femmes de sciences : Anne-Sophie Schuller – Maître de conférences à l’UHA – ENSCMu 28 mars 2024/ Publié le 28 mars 2024 Portraits de femmes de sciences : Anne-Sophie Schuller – Maître de conférences à l’UHA –… Vidéo Portrait de Laura Marchand, responsable de la plateforme de synthèse automatisée Mat-Light 4.0 17 février 2025/ Publié le 17 février 2025 Portrait de Laura Marchand, responsable de la plateforme de synthèse automatisée Mat-Light 4.0 Rencontrez dans… Vidéo

Ma Thèse en 180 secondes 2024 – Orlane Douguet

Par Sarah Journée

Publié le 21 mars 2024 Ma thèse en 180 secondes 2024 – Orlane Douguet Ma thèse en 180 secondes est un concours internationale durant lequel des doctorant·es francophones des quatre coins du monde présentent leur sujet de recherche vulgarisé … en 180 secondes top chrono ! Véritable exercice de vulgarisation, d’éloquence et de mise en scène, ce concours permet de partager au grand public la recherche qui se fait dans les laboratoires.   Orlane Douguet est l’une des deux doctorantes de l’UHA à s’être présentées à la finale Alsace de 2024. Elle y a présenté son sujet de thèse intitulé « Etude des relations entre la structure de divers matériaux textiles et leur efficacité de filtration vis-à-vis des particules fines ». https://www.youtube.com/watch?v=PK6iixMupPg Orlane Douguet Doctorante en science des matériaux textiles (LGRE & LPMT) Sur le même thème Tous |Article |Non classé |Podcast |Question |Recherche participative |Vidéo Ma Thèse en 180 secondes 2016 – Mathieu Veuillet 4 avril 2016/ Publié le 4 avril 2016 Ma thèse en 180 secondes 2016 – Mathieu Veuillet Ma thèse en 180 secondes est… Vidéo Ma Thèse en 180 secondes 2020 – Ophélie Bringel 9 octobre 2020/ Publié le 9 octobre 2020 Ma thèse en 180 secondes 2020 – Ophélie Bringel Ma thèse en 180 secondes est… Vidéo Ma Thèse en 180 secondes 2023 – Justine Leclercq 9 mars 2023/ Publié le 9 mars 2023 Ma thèse en 180 secondes 2023 – Justine Leclercq Ma thèse en 180 secondes est… Vidéo

Ma Thèse en 180 secondes 2024 – Eya Ghomri

Par Sarah Journée

Publié le 21 mars 2024 Ma thèse en 180 secondes 2024 – Eya Ghomri Ma thèse en 180 secondes est un concours internationale durant lequel des doctorant·es francophones des quatre coins du monde présentent leur sujet de recherche vulgarisé … en 180 secondes top chrono ! Véritable exercice de vulgarisation, d’éloquence et de mise en scène, ce concours permet de partager au grand public la recherche qui se fait dans les laboratoires.   Eya Ghomri est l’une des deux doctorantes de l’UHA à s’être présentées à la finale Alsace de 2024. Elle y a présenté son sujet de thèse portant sur l’ « Etude des propriétés physico-chimiques et potentiels de valorisation des charbons (biochars) issus de la pyrolyse de la biomasse ». https://www.youtube.com/watch?v=PK6iixMupPg Eya Ghomri Doctorante en chimie et science des matériaux (IS2M) Sur le même thème Tous |Article |Non classé |Podcast |Question |Recherche participative |Vidéo Ma Thèse en 180 secondes 2016 – Jérôme Cabannes-Boue 4 avril 2016/ Publié le 4 avril 2016 Ma thèse en 180 secondes 2016 – Jérôme Cabannes-Boue Ma thèse en 180 secondes est… Vidéo Ma Thèse en 180 secondes 2020 – Ophélie Bringel 9 octobre 2020/ Publié le 9 octobre 2020 Ma thèse en 180 secondes 2020 – Ophélie Bringel Ma thèse en 180 secondes est… Vidéo Ma Thèse en 180 secondes 2024 – Orlane Douguet 21 mars 2024/ Publié le 21 mars 2024 Ma thèse en 180 secondes 2024 – Orlane Douguet Ma thèse en 180 secondes est… Vidéo

Portraits de femmes de sciences : Corinne Jung, chercheuse au LPMT

Par Sarah Journée

Publié le 13 mars 2024 Portraits de femmes de sciences : Corinne Jung, chercheuse au LPMT Rencontrez dans cette vidéo une femme de science : Corinne Jung, maîtresse de conférence à l’UHA. Elle enseigne à l’Ecole Nationale Supérieure d’Ingénieurs Sud-Alsace (ENSISA) et mène de front ses recherches au sein du Laboratoire de Physique et Mécanique Textile de Mulhouse (LPMT). Découvrez son parcours, son métier et les recherches qu’elle effectue au sein de l’UHA. https://youtu.be/XPSKZHP54LA?si=dOTM-_IJB_z-Wval Corinne Jung Maîtresse de conférence (ENSISA & LPMT) Sur le même thème Tous |Article |Non classé |Podcast |Question |Recherche participative |Vidéo Coronavirus – Comment Mulhouse fait avancer les masques textiles 1 octobre 2020/ Publié le 1 octobre 2020 Coronavirus – Comment Mulhouse fait avancer les masques textiles   En plein pic de la… Vidéo Portraits de femmes de sciences : Karine Anselme – Directrice de recherche au CNRS 22 mars 2024/ Publié le 22 mars 2024 Portraits de femmes de sciences : Karine Anselme – Directrice de recherche au CNRS Rencontrez… Vidéo Portraits de femmes de sciences : Anne-Sophie Schuller – Maître de conférences à l’UHA – ENSCMu 28 mars 2024/ Publié le 28 mars 2024 Portraits de femmes de sciences : Anne-Sophie Schuller – Maître de conférences à l’UHA –… Vidéo

Avis de Recherche N°5 – MatLight 4.0

Par Sarah Journée

Publié le 19 décembre 2023 Avis de Recherche N°5 – MatLight 4.0   >>> Avis de recherche est une émission radiophonique offrant un point de vue sur la vie des laboratoires de l’UHA. En partenariat avec le Service Universitaire de l’Action Culturelle (SUAC) Avec le soutien de la Région Grand Est et de la Drac Grand Est.   Une émission réalisée par Carole Ecoffet et radio MNE, produite par le Service Universitaire de l’Action Culturelle de ‘l’Université de Haute-Alsace en collaboration avec Radio MNE, coordonnée par isabelle LEFEVRE (chargée de l’action culturelle) et Laurent VONNA, Maître de conférences en chimie des matériaux à la FST de l’UHA (laboratoire IS2M).   Thème : Mat Light 4.0, un projet d’excellence au cœur de l’UHA. En cette période de l’année où nous cherchons la lumière, que ce soit lors des festivités à Lyon ou lorsque nous illuminons les rues et les vitrines, il est particulièrement opportun de vous présenter le projet Mat Light 4.0. ‘Mat’ pour matériaux, ‘light’ pour lumière, tandis que le 4.0 évoque l’ouverture vers le numérique et l’industrie du futur.   Invité·es : Vincent Roucoules : Directeur de l’Institut de Science des Matériaux de Mulhouse et porteur du projet Mat Light 4.0. Mathilde Lerebours : Directrice de projet pour Mat Light 4.0, qui apporte au projet son expertise et son expérience de la promotion de la recherche scientifique française. Laurent Simon et Arnaud Spanenberg : Chercheurs ayant contribué à la construction du projet aux côtés de Vincent Roucoules. Ils présenteront chacun le projet scientifique qu’ils développent sous l’égide de Mat Light 4.0. Philippe Grasser : Directeur du pôle Véhicule du Futur, participant à l’émission pour discuter des liens entre la science des matériaux et l’industrie automobile. Silvi Simon : Artiste dont le travail explore de nombreuses facettes de l’interaction entre la lumière et les matériaux.   Écoutez le podcast :  Pour plus d’information, rendez-vous sur le SoundCloud de Radio MNE : Radio MNE Vincent Roucoules Professeur en sciences des matériaux (FST) et directeur de l’IS2M Mathilde Lerebours Directrice de projet Mat-Light 4.0 Laurent Simon Chargé de recherche en science des matériaux (IS2M) Arnaud Spangenberg Chargé de recherche en science des matériaux (IS2M) Sur le même thème Tous |Article |Non classé |Podcast |Question |Recherche participative |Vidéo Laurent Simon, responsable de la plateforme de caractérisation des matériaux Mat-Lights 4.0 17 février 2025/ Publié le 17 février 2025 Laurent Simon, responsable de la plateforme de caractérisation des matériaux Mat-Light 4.0 Rencontrez dans cette… Vidéo Portrait de Laura Marchand, responsable de la plateforme de synthèse automatisée Mat-Light 4.0 17 février 2025/ Publié le 17 février 2025 Portrait de Laura Marchand, responsable de la plateforme de synthèse automatisée Mat-Light 4.0 Rencontrez dans… Vidéo Arnaud Spangenberg, responsable de la plateforme de procédés photo-induits Mat-Light 4.0 26 mars 2025/ Publié le 26 mars 2025 Arnaud Spangenberg, responsable de la plateforme de procédés photo-induits Mat-Light 4.0 Rencontrez dans cette vidéo… Vidéo

Avis de Recherche N°4 – 150 ans de la Société Française de Physique

Par Sarah Journée

Publié le 8 novembre 2023 Avis de Recherche N°4 – 150 ans de la Société Française de Physique   >>> Avis de recherche est une émission radiophonique offrant un point de vue sur la vie des laboratoires de l’UHA. En partenariat avec le Service Universitaire de l’Action Culturelle (SUAC) Avec le soutien de la Région Grand Est et de la Drac Grand Est.   Une émission réalisée par Carole Ecoffet et radio MNE, produite par le Service Universitaire de l’Action Culturelle de ‘l’Université de Haute-Alsace en collaboration avec Radio MNE, coordonnée par isabelle LEFEVRE (chargée de l’action culturelle) et Laurent VONNA, Maître de conférences en chimie des matériaux à la FST de l’UHA (laboratoire IS2M).   Thème : Fondée en 1873 avec pour mission la diffusion des connaissances en physique, la Société Française de Physique (SFP) célèbre cette année ses 150 ans d’existence. À l’occasion de cet anniversaire, l’Université de Haute Alsace (UHA) sert de cadre à deux expositions, introduites grâce au soutien de l’UHA et aux efforts de Jean-Luc Bubendorff, professeur de physique à l’Université de Haute Alsace et membre de la SFP. La première exposition, intitulée « Beautiful Science », se tiendra du 17 octobre au 23 novembre 2023 à la Nef des Sciences sur le campus de l’Illberg à Mulhouse. Elle sera ensuite accessible à Colmar du 24 novembre au 15 décembre, au Learning Center du campus du Grillenberg. Parallèlement, une exposition intitulée « 15 Physiciennes » mettra à l’honneur 15 lauréates distinguées par la SFP, soit par ses grands prix, soit par ses prix dédiés aux jeunes chercheurs et chercheuses. Cette exposition sera présentée au Learning Center de Mulhouse pendant tout le mois de novembre, et ce jusqu’au 15 décembre. Lors de notre émission, Jean-Luc Bubendorff nous éclairera sur l’histoire de la SFP et sur l’organisation de ces expositions. Nous aurons également le plaisir d’échanger avec Chloé Jeanne, artiste, dont une photographie est mise en lumière dans l’exposition « Beautiful Science ».   Écoutez le podcast :  Pour plus d’information, rendez-vous sur le SoundCloud de Radio MNE : Radio MNE Jean-Luc Bubbendorff Professeur de physique (FST & IS2M) Sur le même thème Tous |Article |Non classé |Podcast |Question |Recherche participative |Vidéo Et le prix Nobel ne fut pas attribué à Rosalind Franklin 3 octobre 2016/ Publié le 3 octobre 2016 Et le prix Nobel ne fut pas attribué à Rosalind Franklin Rosalind Frankin ©Getty –… Podcast Rosalind Franklin, à 2 brins du Nobel 1 avril 2020/ Publié le 1 avril 2020 Rosalind Franklin, à 2 brins du Nobel Rosalind Franklin et la photo 51, sur la… Podcast Vers un microscope optique universel « tout-en-un » ? 5 avril 2023/ Publié le 5 avril 2023 Vers un microscope optique universel « tout-en-un » ? Olivier Haeberlé, Université de Haute-Alsace (UHA); Matthieu Debailleul, Université… Article

Avis de Recherche N°2 – Le bio mimétisme

Par Sarah Journée

Publié le 28 juin 2023 Avis de Recherche N°2 – Le bio mimétisme   >>> Avis de recherche est une émission radiophonique offrant un point de vue sur la vie des laboratoires de l’UHA. En partenariat avec le Service Universitaire de l’Action Culturelle (SUAC) Avec le soutien de la Région Grand Est et de la Drac Grand Est.   Une émission réalisée par Carole Ecoffet et radio MNE, produite par le Service Universitaire de l’Action Culturelle de ‘l’Université de Haute-Alsace en collaboration avec Radio MNE, coordonnée par isabelle LEFEVRE (chargée de l’action culturelle) et Laurent VONNA, Maître de conférences en chimie des matériaux à la FST de l’UHA (laboratoire IS2M).   Thème : Qu’est ce qui relie le développement de matériaux pour les dispositifs médicaux, la conception de robots souples dont les mouvements s’inspirent des plantes ou des microorganismes, les surfaces autonettoyantes sur lesquelles l’eau glisse ou la mise au point de stratégie de lutte contre les moustiques ? Les recherche dans ces domaines s’inspirent directement de la nature : c’est ce que l’on appelle le bio mimétisme Jeudi 1er et Vendredi 2 Juin, un colloque organisé par l’Institut des Sciences des Matériaux de Mulhouse – ou IS2M- a accueilli des chercheurs de renom pour discuter de biomimétisme et de ses applications. Pour cette émission, nous aurons le plaisir d’accueillir l’organisateur de ce colloque, Laurent Pieuchot chargé de recherche à l’Institut de Science des Matériaux de Mulhouse ainsi que Hasna Maayouf doctorante dans le même laboratoire. Nous aurons aussi une intervention d’Olivier Hamant, biologiste à l’Ecole Nationale Supérieure de Lyon ainsi que des artistes Sandra et Gaspard Bébié-Valérian qui ont présenté une performance à la fin de la première journée de conférences.   Invité·es : Laurent Pieuchot chargé de rechreche et Hasna Maayouf doctorante, Institut de Science des Matériaux de Mulhouse, unité mixte de recherche CNRS-Université de Haute-Alsace (UMR 7361) ; axe thématique Biométériaux, biointerfaces www.is2m.uha.fr/fr/nos-axes-thema…ux-biointerfaces/ Olivier Hamant , directeur de recherche à l’Inrae dans le laboratoire de Reproduction et développement des plantes. Page personnelle : planet-vie.ens.fr/auteurs/olivier-hamant Sandra et Gaspard Bébié-Valérian, duo d’artistes : sgbv.net/fr/about-sgbv.html   Écoutez le podcast :  Pour plus d’information, rendez-vous sur le SoundCloud de Radio MNE : Radio MNE Laurent Pieuchot Chargé de recherche en sciences des matériaux (IS2M) Hasna Maayouf Doctorante en sciences des matériaux (IS2M) Sur le même thème Tous |Article |Non classé |Podcast |Question |Recherche participative |Vidéo Les minéraux argileux, sources d’innovation depuis des millénaires 2 novembre 2020/ Publié le 2 novembre 2020 Les minéraux argileux, sources d’innovation depuis des millénaires Liva Dzene, Université de Haute-Alsace (UHA) et Jocelyne… Article Avis de Recherche N°7 – Auto-assemblage des matériaux fonctionnels 12 juin 2025/ Publié le 12 juin 2025 Avis de Recherche N°7 – Auto-assemblage des matériaux fonctionnels   >>> Avis de recherche est… Podcast De l’effet Lotus à l’effet Salvinia : quand les plantes inspirent la science et bousculent notre regard sur les matériaux 9 juillet 2025/ Publié le 9 juillet 2025 De l’effet Lotus à l’effet Salvinia : quand les plantes inspirent la science et bousculent… Article

Vers un microscope optique universel « tout-en-un » ?

Par Sarah Journée

Publié le 5 avril 2023 Vers un microscope optique universel « tout-en-un » ? Olivier Haeberlé, Université de Haute-Alsace (UHA); Matthieu Debailleul, Université de Haute-Alsace (UHA) et Nicolas Verrier, Université de Haute-Alsace (UHA) Le microscope optique est un outil clé de la recherche depuis le XVIe siècle, qui a permis d’innombrables découvertes en biologie (comme l’existence des cellules ou l’identification des premiers microbes). D’abord très rudimentaire, cet instrument a donné lieu à une intense émulation pour le perfectionner, et on cherche toujours encore à en améliorer les performances. Une technique suscite actuellement un intérêt croissant, la « microscopie tomographique diffractive », sur laquelle nous travaillons, et qui pourrait mener au développement d’un outil « tout-en-un », permettant même de visualiser directement en 3D des spécimens microscopiques. En termes de résolution, c’est-à-dire la capacité à distinguer de très petits détails, le microscope atteint un plafond dès la fin du XIXe siècle. C’est une surprise pour les fabricants de microscopes, bloqués dans leurs développements. Ernst Abbe y apportera une explication éclatante, avec sa loi définissant la résolution : En histoire des sciences, c’est un cas intéressant où la technologie a atteint les limites théoriques d’un système, avant même que celles-ci ne soient clairement établies par la physique. Chaque technique de microscopie présente ses limites Ceci explique que les recherches ont alors plutôt visé à corriger les défauts ou optimiser certains paramètres, par exemple supprimer les distorsions dans les images, agrandir le champ de vue, et surtout, augmenter le contraste. La technique la plus simple est l’utilisation de colorants, mais ceux-ci sont toxiques pour les spécimens biologiques, interdisant les études sur le vivant. La microscopie de fluorescence, au succès extraordinaire, est un cas à part, et ses spécificités ont même permis la réalisation de nanoscopes optiques à la résolution inégalée, qui permettent de visualiser l’architecture des cellules jusqu’à l’échelle moléculaire. Mais cette technique présente aussi des limites (obligation de marquage, phototoxicité induite). Ainsi, de nombreuses techniques pour visualiser, sans marquage, des spécimens translucides ont aussi été inventées, une des plus efficaces et esthétiques visuellement étant la microscopie à contraste de phase différentiel, qui fait apparaître des pseudo-reliefs, c’est-à-dire que les niveaux de gris visibles sont interprétés par le cerveau comme un relief, alors que le spécimen ne présente en fait pas de relief topographique. Ces différentes techniques se caractérisent par une certaine maîtrise des conditions d’illumination et/ou de détection de la lumière interagissant avec le spécimen. Elles sont parfaitement adaptées pour, par exemple, détecter la présence de bactéries dans l’eau, effectuer des mesures morphologiques, ou observer l’évolution temporelle de phénomènes comme la division cellulaire. Mais les images obtenues souffrent de restrictions qui en limitent encore l’exploitation : la résolution reste limitée à environ 200 nanomètres en pratique. Si la nanoscopie optique 3D est une réalité en fluorescence, sans marquage, elle représente toujours un rêve pour l’utilisateur, et un défi pour le physicien ; les contrastes observés restent qualitatifs, et ne peuvent être reliés à des grandeurs physiques autres que dimensionnelles. C’est une des grosses limitations de ces techniques qui enregistrent des images en intensité uniquement : on peut par exemple facilement mesurer des tailles, ou observer des changements de formes, qui sont des données dimensionnelles, mais les niveaux d’intensité observés ne sont pas directement reliés aux propriétés physiques du spécimen observé.   La microscopie tomographique diffractive pour des images en 3D Emil Wolf a proposé dès 1969 une approche pour dépasser ces limites : lorsqu’une onde plane monochromatique, comme produite par un laser, interagit avec un objet faiblement diffractant/absorbant, mesurer précisément et complètement l’onde résultante de l’interaction de l’illumination avec l’objet observé permet alors de calculer la distribution des indices optiques dans cet objet, c’est-à-dire calculer ses propriétés optiques (l’indice de réfraction et l’absorption), qui sont justement celles perdues dans les microscopes classiques. Cet article fondamental en imagerie optique est longtemps resté inexploité. On le comprend aisément avec les limitations techniques de l’époque : les lasers pour créer l’onde plane monochromatique illuminant le spécimen sont à peine développés, mais surtout, les capteurs numériques pour enregistrer les images n’existent pas, et les ordinateurs sont incapables, en quantité de mémoire comme en vitesse d’exécution, de traiter les données nécessaires au calcul des images en 3D. Après quelques premiers essais fructueux dans les années 1980-1990, le domaine a été relancé dans les années 2000, en grande partie via un article de Vincent Lauer, qui avait montré que des lasers abordables, des caméras performantes, et des ordinateurs courants enfin à même d’effectuer directement les reconstructions 3D, rendaient ce type d’imagerie abordable. La microscopie tomographique diffractive (aussi connue comme tomographie de phase, microscopie à synthèse d’ouverture, tomographie optique en diffraction…) a alors connu un regain d’intérêt spectaculaire, et est même maintenant disponible commercialement. Son principe général est relativement simple, et proche de celui des scanners (computerised tomography ou CT scan) en imagerie médicale : pour une illumination du spécimen, on enregistre l’amplitude et la phase de l’onde diffractée. Ceci se fait maintenant facilement par des techniques d’holographie numérique. L’hologramme enregistré contient une partie, mais une petite partie seulement, de l’information nécessaire pour recalculer en 3D l’objet observé. Il faut alors multiplier les mesures, puis les fusionner numériquement afin d’augmenter l’information 3D acquise et améliorer l’image finale. Pour varier l’information acquise par chaque hologramme, on change les conditions d’illumination, et on répète le processus. Avec un grand nombre d’illuminations, on accumule l’information pour obtenir un ensemble de mesures bien plus étendu et complet qu’en microscopie holographique avec une seule illumination. Cette étape est dite de synthèse d’ouverture, analogue à la synthèse d’ouverture utilisée en imagerie radar. Avec une caméra scientifique standard, l’acquisition des données dure d’une à quelques secondes selon la précision finale demandée (pour quelques dizaines à plusieurs centaines d’hologrammes). Au final, on obtient même deux images de l’objet, en réfraction (la capacité de cet objet à courber les rayons lumineux) et en absorption (la capacité de cet objet à absorber la lumière). Dans les microscopes optiques classiques, l’image obtenue est en fait un mélange de ces deux quantités. Les spécificités de ces images de microscopie tomographique diffractive sont une meilleure résolution, environ 100 nm,…